Nous quittons notre petite maisonnette au bord du lac. Nous nous régalons d'un dernier petit-dej de Leslie à 6h30: ses succulantes tortillas maisons (qui nous auront littéralement pété le bide à chaque repas) avec du fromage, tomates, concombre, café, et un ptit palet de chocolat pour la route :).
Un pincement au coeur réciproque en se disant au-revoir.. , et son mari nous dépose au carrefour pour nous avancer la route.
De là, nous entamons le stop. Objectif? Bacalar! Soit on ne sait combien de kilomètres et on ne préfère pas le savoir... En gros, on veut retourner sur la côte des caraïbes... Profiter de l'eau turquoise.. 150 km en dessous de Tulum.
Nous montons à l'arrière d'un pick-up avec deux autres mexicaines dans le coffre. On ne sait pas trop s'il fait payer normalement.. Il roule à font, la brume recouvre la route et la forêt. Le froid revigore notre corps, paré à reprendre la route. On leur demande de nous lâcher à la sortie du parc national en toquant à la vitre. Euhhh.. "adios" nous dit le chauffeur ;-) "gracias"!
On recommence à lever le pouce. Le gardien de l'entrée du parc vient à notre rencontre pour savoir où nous allons. Il nous conseille de prendre un collectivo, car c'est vrai qu'il y a très peu de passage. Les vacances de Pâques étant terminées, il y a déjà moins de trafic, ça se ressent. On monte donc dans un collectivo, jusqu'à Comitan. Tout le monde pionce là-dedans. Sauf nous, bien reposées et prêtes pour de nouvelles aventures. En chemin, nous verrons une une scène complètement improbable. Dûr de décrire sans faire un dessin mais je vais essayé: un homme qui fracasse à la masse une poutre en pierre, tout en reposant dessus..à plus de 3m de haut. on s'est regardé avec Dianou.. genre t'as vu ce que j'ai vu lol... on éclate de rire!

On demande au chauffeur de nous déposer à un endroit stratégique pour repartir en stop direction Ocosingo. Sa route ne nous emballe pas trop. Du coup, on va jusqu'au terminal, en pleine ville. On refuse le taxi appelé par le chauffeur pour aller jusqu'au Cedro, et on prendra un collectivo. On est donc à la sortie de la ville, après le Cedro, sur cette petite route, qui semble bien petite pour cette "grande" direction.
On attendra 15 minutes à lever le pouce avant qu'un voiture s'arrête et ne nous prenne.
Le monsieur a une cinquantaine d'année, il dirige des chantiers dont un grand projet pour la
On aura bien discuté avec lui. Ses enfants, de nos âges sont avocat et musicien. Un truc marrant: souvent dans le fil des discussions, les gens nous dise: "mais vous, vous ne buvez pas de bières" ou genre "vous n'aimez pas la bière" genre sûrs d'eux.. Alors, on leur répond en souriant, bin si biensûr que si!" et c'est donc souvent la réaction automatique du conducteur que de s'arrêter aller acheter quelques canettes fraîches durant le trajet. C'est ce que fit ce charmant monsieur! Un ptit six pack et c'est parti. En tout, deux bonnes heures de route, mais quelle route!!! Une des plus belle que j'ai fait jusque là. Les paysages sont vallonnés, verdoyants.. J'en prend plein les yeux. Le Chiapas est vraiment une région magique, variée et pleine de ressources.. Un vrai coup de coeur!
Nous arrivons sur son chantier.
À peine le temps de boire notre deuxième canette que nous voilà déjà
reparti jusqu'à Ocosingo. Il ne reste pas grand chose, un petit 20 minutes. Je monte à l'avant et tape la discute avec un Guillermo, qui est médiateur entre le gouvernement et les habitants du Chiapas. J'ai le gros smile avec mes deux bières dans le ventre et le soleil qui cogne. Tiens le soleil? Diane ça va? Lol je la retrouverais complètement cuite, rouge et dégoulinante en train de creuver dehors à l'arrière. J'ai bien failli la perdre. Après un détour à se perdre dans les rues, on se fait déposer à la sortie de la ville direction Palenque. Diane sort du coffre complètement dans les vapes.
Elle se remet un peu à l'ombre. On va manger un bout, dans un restau où on se dit que ça doit pas être cher. On demande ce qu'elle a sans viande. On précise et répète bien: sans viande trois fois. On prend des empañadas de fromage et un sincronizada, un espèce de panini. Final, on se retrouve avec du jambon dedans.. grrr...
On reprend le stop. On se met à l'écart l'une de l'autre pour avoir un peu plus de chance en leur laissant une deuxième occasion de s'arrêter devant la deuxième lol. Deux mécaniciens perturbés se réveilleront de leur sieste et me souleront deux minutes.
Une voiture, refrigérée à l'arrière s'arrête. On met les sacs dans le coffre (vide, donc éteint), et on se sert toute les deux sur la banquette. Tiens, Felipe a deux bières fraîches à côté de lui. Mais vous ne buvez pas de bières? nannnn :-) Vous en voulez une des deux, on partage? Aller hop c'est reparti. Et là, ça va vraiment repartir.. Il en achètera 4, puis nous 2, puis lui 4, puis nous 6.. enfin voilà quoi..
Ce qui, ne nous aura pas empêché de profiter du paysage de cette belle route! Plus de trois heures de route. Nous passons à côté de la Cascadas Azul, à qui nous ferons un coucou en passant. Elle est très connue, on nous en a très souvent parlé.. mais ça ne sera pas pour cette fois. On mettra du Manu Chao et les Cow-boy Fringants du téléphone de Diane.
Felipe fera un détour d'une bonne demi-heure pour nous déposer au carrefour après Palenque (là où nous avaient déposé les mecs de extrem jsais pu quoi qui tournaient leur reportage).
La nuit commence à tomber doucement. On se sépare toutes les deux encore une fois. Une dame me dit qu'un bus passe, de seconde classe pour pas cher. Finalement, un camion accepte déjà de nous prendre du côté de Diane!
En route pour Escarcega. Il est environ 17h, on devrait arriver vers 20h.
Augustin est routier depuis plusieurs années. Lui aussi prend des pilules pour tenir, et plus aussi.. Il est un peu timide, il ne parle pas trop trop. Moi ça me va, c'est la fin de la journée.. Diane fait une petite sieste à l'arrière et moi je regarde par la fenêtre défiler le paysage. Plein de vaches avec leur petis oiseau blanc sur leurs dos ou à côté d'elles! Et soudainement, Augustin me dit de regarder! Que? Là, sur une branche, trois singes noirs, dont un bébé! Trop bien!! Des changuitos ou changuiles je ne sais plus bien. Peut-être les singes hurleurs? La musique n'est pas trop mal. La nuit tombe. Le coucher de soleil se reflète dans le rétro.
Bon, on roule pas hyper vite (mais je me dit maintenant, après ce qui nous attendra le lendemain.. que ce n'était pas si mal).
Du coup, on va arrivé de nuit à Escarsega. On avait envisagé l'option: prendre un bus de nuit en arrivant jusqu'à Chetumal ou jusqu'à Bacalar, ou encore de dormir dans la gare routière et reprendre le stop le lendemain. Augustin, qui culpabilise un peu de nous lâcher dans la nature en pleine nuit, nous propose de dormir dans son camion, et d'aller manger aussi, car on a tous faim; et que lui reprend la route le lendemain matin vers 4h et nous déposerait à l'intersection. Ça semble être une idée plutôt intéressante et raisonnable, ça nous permet de nous reposer, de ne pas payer le bus et pouvoir enchaîner demain. Raisonnable ne serait surement pas le mot qui serait venu en premier à tout le monde lol, surtout d'un point de vue extérieur. Mais je vous assure qu'Augustin avait bien l'air du gars qui ne ferait pas de mal à une mouche. Et puis, on est rincées..
Du coup, arrivés aux abord d'Escarcega, on s'arrête près d'un ptit restau de passage. Augustin gare le camion. Diane ouvre la porte pour descendre. (Vous sentez qu'il va se passer quelques chose là.. nan?) En tout cas, moi je ne vois rien venir, je cherche des trucs dans mon sac ou jsais pas quoi. Je lève la tête. Plus personne. Je me penche. Et je vois Diane à terre, dans le noir, et Augustin à côté d'elle, en train de la forcer à se relever, et de lui étirer le bras. Je descend en vitesse. Dianou est complètement sous le choc. Elle gémit. Moi jsais pas trop quoi faire. Ya rien de cassé, non elle n'est pas non plus en train de de crier de douleur ou quoi, mais est belle et bien sonnée. Jvais prendre la frontale, du papier toilette et de l'eau. Une belle petite entaille fait surface au coude. La Dianou est couverte de terre. Elle s'est quand même étalée au sol, sa sandale à glissé, de la première marche, qui d'un camion est relativement haute! C'est ce qui s'appelle désormais: "bajar con estillo" ou el estillo a la francesa, jaja. Plus de peur que de mal. Un petit malaise, avec la fatigue de la journée.
Un coca pour Diane. Nous, on boit deux bières avec Augustin, car oui, j'ai oublié de dire mais c'est son anniversaire, 32ans. On lui offrira le repas du coup (sopas de caldo ou de légumes et empañadas). Diane retrouve un peu la forme (je le vois car elle commence à me piquer une ou deux gorgées de bière :) c'est bon signe).
Ensuite, on va prendre une douche, certe le local n'est pas très propre, mais ça fait du bien, car depuis Palenque, on a retrouver la chaleur écrasante! Puis, nous reboirons quelques bières pour quand même fêter ça (nan pas la chute lol mais l'anniversaire). On a dû se coucher vers minuit pour se réveiller vers 6h (au lieu de 4h.. bonus). On a mis les sacs à dos entre les deux sièges avant, ça m'a fait un bon petit lit. Et puis Diane, qui avait super mal au coude encore, a dormi sur le lit, à côté d'Augustin qui se sera collé, bon gentleman, le plus possible du côté opposé de Diane.
Mardi 21 Avril:
La tête un peu dans le cul quand même. On réveille Augustin qui n'a pas l'air d'avoir de troisième réveil. Hop hop hop, on fait chauffer la bête et puis on part jusqu'au carrefour. Merci Augustin et hasta luego! Dormir dans un camion, qui t'as pris en stop au Mexique.. c'est fait.. lol, je n'aurais pas penser..
On va se poser boire un café ou jus d'orange et pouvoir aussi se laver les dents...
7h30: On commence le stop, sur la grosse et unique route qui mène à Chetumal, mais qui n'est pas à la sortie de la ville. On attend un bon quart d'heure.. Il fait déjà chaud. Je commence à demander quel est le prochain pueblo, en direction de Chetumal..
Et puis, un camion ralentit un peu plus loin. Je vais à sa rencontre. Deux jeunes me disent oui oui Chetumal. Ok trop bien! On met nos sacs sur le lit derrière, et nos deux ptites fesses sur le siège passager. Antony conduit, et Théo s'assied sur le lit.
ils avaient deux remorques d'essence à l'arrière et disaient qu'ils étaient particulièrement stressés.
Deuxième chose qui résume: en voiture c'est genre 2h30 et nous on a mis ... 9h... On s'est arrêté je ne sais combien de fois, car yavait une roue qui allait pas et puis les freins.. bref toute une épopée qui me faisait volver loca à la fin.. en fait, c'est juste que tu regardes la route, et puis regarde le compteur.. et tu vois que t'es sous la barre des 30km/h.. et ça 80% du temps.. (soupir... ).
Enfin voilà quoi.. 25km/h...
Ils nous demandent si on veut aller avec eux jusqu'à Cancun.. bin oui biensûr.. on est un peu sadomazo, 6h de plus.. avec plaisir! Du coup, même les dernières minutes sont difficiles car ils disent: nan on va vous déposer un peu plus loin.. ça vous rapproche.. moi j'en peux plus!
Descendre du camion et arriver à Bacalar est.. comment expliquer le bien-être ressenti.. j'ai cru ne jamais arriver.. Mais ça y est, on est bel et bien arrivé..
On se marche en direction de la lagune. On demande la route à la mujer de la tienda où on se prend deux bières fraîchement méritées. On cherche le camping balneario municipal, qui selon de bons conseils seraient à 25 pesos pour la nuit. On a du mal à y croire mais si si! Trop bien! Et le lieu s'avere juste parfait!
En fin de compte nous sommes arrivés là!! Ça y est!!!!
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